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Les intellectuels de Poutine France Culture

D’après Alexandre Terletzski, « le nouveau Tsar, comme on aime à l’appeler, se veut le grand défenseur d’un monde multipolaire encore rejeté par les États-Unis ». Le 15 janvier 2020, Vladimir Poutine propose une réforme de la Constitution russe renforçant les pouvoirs du Parlement au détriment du pouvoir présidentiel. Après validation du texte par la Cour constitutionnelle, le président annonce qu’un vote par référendum se tiendra le 22 avril si la « situation sanitaire » — liée à la pandémie de Covid-19 — le permet. La politique étrangère de Poutine lors de son premier mandat est dans la continuité de la politique de Eltsine.

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Comme il le dit dès 2003, « la Russie, comme pays eurasiatique, est un exemple unique où le dialogue des cultures et des civilisations est pratiquement devenu une tradition dans la vie de l’État et de la société » (intervention lors du Conseil pour la culture et l’art, 25 novembre 2003, Moscou). L’opposant prête notamment au président Poutine un goût « pathologique » pour le luxe et détaille des montages financiers dont le but serait de « créer comme un tampon autour du palais » par rapport à son véritable propriétaire. Trois jours meilleure poutine repentigny après sa publication, la vidéo de près de deux heures a été visionnée plus de 53 millions de fois. Dans le pays, des manifestations éclatent alors en soutien à Navalny, emprisonné depuis son retour en Russie le 13 janvier, et contre le président Vladimir Poutine, accusé d’être un « voleur » par les manifestants. Condamné pour « extrémisme », l’opposant meurt dans la colonie pénitentiaire n° 3 située à Kharp (Iamalie) en février 2024, ce qui l’ajoute aux décès suspects de personnalités russes depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette madman theory a notamment été utilisée par Richard Nixon face aux Nord-Vietnamiens pour les contraindre à négocier la fin de la guerre.

Pour un dirigeant supposément visionnaire, on est plus dans la projection d’une image que dans la projection dans l’avenir. Qui sont ensuite les principaux dirigeants de l’Église orthodoxe qui gravitent autour de Vladimir Poutine et influent sur sa ligne politique ? Nous pouvons en citer trois qui pèsent, chacun à leur manière, dans la relation fondamentale qu’entretient le président avec la religion nationale. Le dirigeant religieux et le dirigeant politique sont dans une situation d’interdépendance et de dialogue, pas d’inféodation du premier au second. Ensuite, Cyrille est probablement l’un des dirigeants russes à entretenir les rapports de forces les plus avantageux avec le pouvoir, malgré le rôle de ce dernier dans le retour en force de l’Église en Russie. Alors que l’Ukraine a historiquement été le point de départ de la christianisation de toutes les Russies et conserve une importance symbolique, ce schisme a ainsi été particulièrement mal vécu.

La sauce et le fromage en grains : les éléments clés

En ressort par exemple l’idée que la Russie évoluerait dans l’histoire en étant poussée par une « âme nationale », là où les Européens avancent au gré de conflits, de divisions, de victoires d’un parti sur un autre. Dans La Russie et l’Europe, Danilevski estimait aussi que l’expansion russe avait toujours libéré des peuples opprimés ou accablés, dans une forme de mission civilisatrice à la russe. Ce dernier élément est présent dans la rhétorique des dirigeants russes, qu’il s’agisse des interventions à l’étranger de leur pays ou de la nécessité de protéger les minorités russes vivant hors de la Fédération. Cette part de calcul politicien dans les orientations idéologiques du pouvoir russe est encore plus présente dans l’image que cherche à renvoyer Poutine à l’étranger. N’a-t-il pas conquis puis sécurisé son pouvoir en jouant de celle-ci, faisant de lui une sorte de chat de Schrödinger ? On trouve à peu près ce que l’on veut chez le camarade Poutine, ce qui explique qu’il soit apprécié auprès de populations et de bords politiques si divers, le tout pour des raisons souvent opposées d’un pays à l’autre, d’un camp idéologique à un autre.

L’opposant Vladimir Milov, ancien vice-ministre de l’énergie, président du parti Le choix démocratique, ne le croit pas. Pour Michel Eltchaninoff, le président russe « s’empêtre dans l’idéologie qu’il a lui-même développée, au risque de s’y enfermer ». L’Etat russe est pour lui « en dilatation permanente », dont la Moscovie a donné l’exemple grâce à son « régime autocratique ».

A contrario, le travail diplomatique patient de Cyrille en faveur des communautés orthodoxes du Proche-Orient a par exemple contribué au renforcement de l’influence russe dans la région. Attardons-nous sur l’homme d’affaires milliardaire Konstantin Malofeev, proche de Poutine comme des dirigeants de l’Église orthodoxe, et personnalité active dans la bataille pour la consolidation morale, religieuse et nationaliste de la société russe. S’il soutient le président dont il influe parfois sur le discours et les décisions, il n’hésite pas à critiquer le gouvernement russe ou à s’opposer à d’autres personnalités emblématiques de l’élite dirigeante. Malofeev finance les rebelles prorusses ukrainiens, et on le soupçonne depuis la publication d’une enquête de la Novaya Gazeta d’avoir contribué à la planification minutieuse de la guerre hybride contre l’Ukraine.

Carrière d’officier du KGB

Certes dès les années 2000, ce sont des ressorts coercitifs qui ont pour l’essentiel permis au système Poutine de se mettre en place et de se maintenir. Contrairement à ce qui est souvent dit, notamment par les dirigeants eux-mêmes, je ne pense pas que la société russe soit dans son ensemble apathique et dépolitisée. Simplement elle nourrit depuis longtemps un grand sentiment de méfiance et de défiance face au jeu politique.

Concédant que « le niveau de vie a fortement augmenté », elle souligne cependant qu’il « en a profité pour améliorer davantage le niveau de vie des fonctionnaires et dans les secteurs proches de l’État comme la sécurité ou la justice ». Au début de la carrière politique de Poutine, en particulier après son élection à la présidence de la Russie en 2000, Poutine est admiré par une grande partie de la population. Selon un sondage Pew de 2012 relayé par Foreign Policy, 72 % des Russes soutiennent Poutine et sa politique. Mais en 2018, sa popularité chute de vingt points, principalement en raison de la réforme contestée des retraites et de la baisse du pouvoir d’achat. À partir du 31 décembre 1999, à la suite de la démission de Boris Eltsine, il assure les fonctions de président de la fédération de Russie par intérim. Il devient président de plein exercice le 7 mai 2000, après avoir remporté l’élection présidentielle anticipée.

  • Avant de se pencher sur les inspirations idéologiques du régime russe, il convient de se pencher sur les réseaux qui constituent le cœur du pouvoir en ce début de décennie 2020.
  • On célèbre en grandes pompes, en 1988, le millénaire du « Baptême de la Russie » par le prince kiévien Vladimir.
  • Le fait qu’un nombre croissant de citoyens européens et américains ne se reconnaissent plus dans le modèle libéral démocratique est la question clef, et elle suppose un travail en interne plus qu’une obsession pour les défis que le discours russe nous pose.
  • Il faut, encore, se pencher sur la mentalité dominante au sein des élites politiques russes et sur des clivages anciens au sein de la société russe, dont l’opposition entre « occidentalistes » et « slavophiles » que nous détaillerons plus loin.
  • Mais en 2018, sa popularité chute de vingt points, principalement en raison de la réforme contestée des retraites et de la baisse du pouvoir d’achat.

Les Occidentaux qui « ne comprennent ni ne supportent l’originalité russe » chercheront à démembrer la Russie pour la faire passer sous leur contrôle et la faire disparaître. On ne s’étonnera donc pas que Poutine soit davantage enclin à se tourner vers des penseurs comme Ilyine plutôt que vers des écrivains occidentalistes et pro-européens. La perception, entretenue par le pouvoir, d’une menace permanente à l’extérieur comme à l’intérieur avec le risque de déstabilisation du pays permet de resserrer les rangs autour du chef. La réaffirmation de la religion orthodoxe et des valeurs conservatrices est en grande partie synonyme de leur instrumentalisation, bien qu’il y ait là un vrai projet de société qui ne se limite pas à une simple entreprise de séduction des masses populaires et des électeurs âgés. On peut être d’autant plus porté à le croire que cette rhétorique ne paraît basée sur aucun moteur idéologique si ce n’est le culte d’une puissance drapée dans le nationalisme et la religion, aucun projet de long terme si ce n’est la survie de cette politique de puissance.

Comment résumeriez-vous les grands traits de la nature idéologique du régime ?

En réaction aux remous causés par l’affaire du Russiagate il a estimé que l’ancien directeur du FBI, James Comey, « n’avait fourni aucune preuve que la Russie avait interféré dans les élections américaines » lors de son témoignage au Sénat. Le 27 octobre 2016, le président russe fait un discours à Sotchi, réfutant les affirmations du Président Barack Obama et Hillary Clinton, selon lesquelles des pirates russes à son ordre seraient les responsables du piratage des bases de données du Parti démocrate américain. Si Poutine reste le grand favori dans la course au Kremlin, il fait pourtant figure de dirigeant contesté au sein d’une partie de la population. Ce recul est, selon les observateurs, en partie imputable à ce qui est qualifié de « tour de passe-passe » avec Medvedev. Le succès de ces réformes, couplé à des recettes fiscales importantes issues de la vente des hydrocarbures, ont permis d’assurer selon le gouvernement une hausse substantielle du revenu réel des particuliers (+ 58,5 % entre 1999 et 2002, + 13,55 % en 2004).

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